Claude Méthé

Apprentissage, pratique musicale et processus de création. (texte principalement issu de l’entrevue vidéo ci-dessous)

Claude Méthé est né en 1952 à Québec, issu d’une famille de 5 enfants. Sa mère chantait et adorait Gilles Vigneault, entre autres. Dans les années soixante, la famille passa de merveilleux étés à Trois-Pistoles, et allait parfois à la boîte à chanson Le Pirate de Saint-Fabien-sur-Mer, tenue par le folkloriste Raoul Roy. C’est là qu’il a commencé à entendre de la chanson et de la musique sur scène. Le frère aîné de Claude était féru de musique folk américaine, ce qui influença celui-ci, qui adorait Bob Dylan. La musique traditionnelle est entrée dans sa vie par l’entremise de Gervais Lessard, lors d’une fête d’amis dans le Vieux-Québec. Ce fut un peu le début du Rêve du Diable en duo, dans lequel Claude accompagna Gervais à la guitare durant tout un hiver dans des bars de Lévis. Il s’est ensuite mis au violon plus sérieusement quand un troisième membre (Jean-Pierre Lachance, guitare et voix) est entré dans le groupe.

Il a principalement appris par oreille et a toujours préféré écouter les archives de musiciens et de chanteurs ou chanteuses pour connaître le style d’interprétation du porteur ou de la porteuse de tradition. Le disque Acadie Québec l’a entre autres beaucoup marqué. C’est grâce à ce disque que Claude rencontra le violoneux Aimé Gagnon, qui figurait sur le disque, et habitait Lotbinière, près de chez Claude, qui résidait à Sainte-Cécile-de-Lévrard. Claude est devenu ami de la famille Gagnon et a beaucoup appris d’Aimé Gagnon, dont des airs accordés en vielle!

Le compositeur Claude Méthé

Claude se considère un musicien d’instinct. À ses débuts, il jouait parfois un air qui lui trottait dans la tête en demandant à son entourage qu’est-ce que c’était comme pièce. Comme personne ne la connaissait, il en déduisait qu’il l’avait composée… Il n’a donc pas de technique particulière de composition. Quand ça va bien le morceau va arriver spontanément d’un seul jet dit-il. Il ajoute qu’à force d’écouter beaucoup de musique on finit par cadrer dans un certain style, défini par ses goûts musicaux et ses habitudes d’écoute. Il considère le phénomène de l’emprunt comme très intéressant, et proche de la pratique traditionnelle des vieux. Ceux-ci ne déclaraient pas toujours qu’ils composaient, même s’ils adaptaient fortement à leur goût des airs entendus dans leur entourage, par exemple.

Il a composé au moins une cinquantaine d’airs. La reprise de ses compositions par d’autres artistes le rassure beaucoup et le conforte dans sa motivation de compositeur. Il n’a pas tendance à jouer ses compositions en session, mais ça lui fait tout de même plaisir quand quelqu’un en part une. Ses deux enfants ont aussi composé des mélodies, dont un 3/2 par son fils Aimé.

Quand il entend une de ses compositions, la valse De l’autre côté de la montagne par exemple, et que personne ne sait que ça vient de lui, il se dit qu’il est entré dans la tradition!

Lorsqu’il a commencé à jouer avec le Rêve du diable à l’extérieur de Québec, il pouvait faire deux, trois ou même quatre soirs dans le même hôtel. C’était beaucoup! Il voit maintenant cela comme une reproduction des noces d’antan.

C’était l’époque où jouer était aussi une occasion de rencontrer des musiciens de la place. Le groupe visait aussi à remettre la musique traditionnelle dans les cuisines, d’où elle était partie. Maintenant cela a plus évolué vers la pratique scénique.

Il a toujours aimé jouer pour la danse et se disait à un certain moment qu’il y avait presque trop de musiciens pour le nombre de danseurs. Mais il y a de plus en plus de veillées de danse, ce qu’il trouve très encourageant!

Enregistrements

Le Rêve de Diable

Rivière Jaune (RD)

Délires et des Reels (RD)

Auberge (RD)

Joséphine (musique cajun)

Nouvelles Manigances (groupe Manigance)

Jeter le Pont (Entre-croisé)

L’Escapade JP

Les beaux yeux (Dendelion)

La Tondeuse (Dendelion)

Ni Sarpe Ni Branche

Les choux pis des melons (Entourloupe)

Epilogue (Entourloupe)

Musique du cœur (Zigue)

Hivernages (Zigue)

Mon père a fait bâtir maison

Compositions principales

Les plus connues : Le Reel Robin, la Moquine, La valse Donald, L´Ange aux patins, La Berçante (film d‘animation CRAC, de Frédéric Back), La Valse de l’autre côté de la montagne, le Grand Sault (reel), La Valse Béatitude, Le Rang du Pic Dur, La Valse de la Rivière Mitis, La Valse Lisan, L’escapade, Le Set à Thérèse (Rioux), La Picouine, La Gigue de la Belle Excuse, Les Champs Vallons, Gigue à Jordan, Amanda Comeau (reel), La Gigue des débardeurs, La Valse à cinq temps (mazurka, dédiée à Bob Jourdain), La Pergola (mazurka), La Gigue des jeunes jambes (dediée Mélissandre Tremblay-Bourassa), Le Reel de Bonne Humeur (pour le groupe Bourré d’joie, de Denise Daigle, N-B , Acadie), La nuit de la St-Jean (reel), Calamine (reel), Zigue, Grosse Île, Reel des Gentilshommes

Entretien avec Claude Méthé